La Chine a fermé en février 2020 ces fermes qui fournissaient des animaux aux vendeurs du marché de Wuhan, ce qui montre que le gouvernement a pensé que ces fermes pouvaient être en cause dans la transmission du coronavirus présent dans le Sud de la Chine vers l’Homme à Wuhan.
Le gouvernement chinois avait eu le projet il y a 20 ans de promouvoir les fermes d’animaux sauvages, dont celles de la région du Yunnan. Ces fermes élevaient et reproduisaient en captivité des civettes, des porcs épics, des chiens viverrins et des rats du bambou. Selon Daszak, ce projet avait pour but d'atténuer la pauvreté des populations rurales et fut un succès : en 2016 14 millions de personnes étaient employées dans ces fermes d’animaux sauvages, avec un budget de 70 milliards de dollars. Mais le 24 février 2020, juste au moment où l'épidémie diminuait à Wuhan, le gouvernement chinois a pris la décision importante de fermer ces fermes d’élevages d’animaux sauvages destinées à une alimentation humaine, en décidant la destruction des animaux (abattage et incinération pour éviter la propagation de toute maladie)
Daszak essaie d’interpréter cette décision gouvernementale : le coronavirus d’une chauve-souris a pu être transmis à un animal puis de cet animal à l’Homme car (1) De nombreuses fermes étaient localisées au sud de la Chine dans le Yunnan, là où l’on a trouvé un virus de chauve-souris génétiquement similaire à 96% au SARS-CoV-2 ; (2) Ces fermes élevaient des civettes et des pangolins ; (3) Les enquêteurs de l’OMS ont eu la preuve que ces fermes approvisionnaient les vendeurs d’animaux sauvages du marché de Wuhan
"Il y avait certainement une transmission massive sur ce marché" selon Linfa Wang, virologue étudiant les virus des chauves-souris [ (Duke-NUS École de médecine à Singapour) <https://globalhealth.duke.edu/people/wang-linfa>] qui a fait également partie des enquêteurs de l’OMS. Wang rappelle que, après l'épidémie, les scientifiques chinois sont allés rechercher le virus sur le marché de Wuhan et plusieurs échantillons ont été positifs dans la quartier où les animaux vivants étaient vendus. Il y même eu 2 échantillons où le virus était viable.
En conclusion, plusieurs experts de l’OMS pensent que ces animaux sauvages élevés en captivité ont permis la transmission d’un coronavirus de la Chauve-souris présent dans le Yunnan (ou en Birmanie qui est proche) à l’Homme. C’est la voie la plus probable (et la Chine a pris la décision d’éliminer les fermes vraisemblablement pour cette raison en février 2020) mais il reste à déterminer quel est l’animal qui a joué le rôle d’hôte intermédiaire permettant cette transmission à l’Homme.